Alors que cette maladie était jusque-là rarissime en France, le harper australien a sévi en 2003 sous forme épizootique. L’origine la plus probable en serait une intoxication à la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata) suite à sa prolifération dans les pâtures après la canicule de l’été 2003. Cette affection touche des chevaux sans prédisposition de race, d’âge ou de sexe. Les signes cliniques sont une hyperflexion des postérieurs, une amyotrophie marquée de l’arrière-main, et un cornage inconstant. Dans la très grande majorité des cas, on observe une rémission spontanée, la durée varie de plusieurs semaines à plusieurs années. Le traitement chirurgical semble efficace, alors que les résultats sont parfois inconstants lors de traitement à la phénytoïne. Une soixantaine de cas ont été étudiés à l’aide d’un questionnaire permettant de standardiser les résultats. La plupart des chevaux ont été visités in situ, l’examen des pâtures révélant une prolifération systématique de porcelle enracinée. Les cas ont été suivis jusqu’à guérison complète. (Dr Guillaume Collignon)

Agée de trois ans et entrainée pour les courses de plat, une de nos juments a été atteinte par cette maladie. Au départ c’était juste une petite gène des postérieurs, je sentais que ça accrochait, c’était surtout évident au boxe, où lorsqu’elle se tournait, elle finissait par sauter, les postérieurs ne suivant plus. Mais cela c’est aggravé assez rapidement avec une souffrance intolérable pour elle comme pour nous. Elle a fini par ne plus pouvoir marcher et ne s’alimentait plus. Le vétérinaire, spécialiste des chevaux lui a fait une ténectomie de l’extenseur latéral du doigt sur la jambe droite et la jambe gauche. La jument s’est vite remise, pour moi cela a été un vrai miracle de la voir remarcher et plus tard galoper dans son pré! Pour elle les courses étaient finies, nous l’avons gardé comme poulinnière, c’était en 2004. Cette année, une de ses filles a aussi mangé de la porcelle enracinée, et a le syndrome du harper, ils étaient plusieurs chevaux dans le pré, et elle a été la seule a chopé cette maladie. Je me pose la question est ce héréditaire? il est évident que cette pouliche a eu une sensibilité, pour être elle aussi atteinte sur les deux postérieurs. Nous l’avons mise sous surveillance, elle est au paddock sans herbe, et nous attendons que le mal régresse.

Voici les conclusions de la thèse de doctorat vétérinaire de G. Collignon, Toulouse 2007 :

L’étude d’une soixantaine de cas de harper australien, maladie qui a sévi en France en 2003, 2004 et 2005, montre que la sécheresse de 2003 a engendré une réelle épizootie de harper australien chez le cheval, au moins à l’automne de l’année 2003.
Le rôle d’Hypochoeris radicata n’est toujours pas formellement démontré, même si la présence de cette plante dans l’alimentation des chevaux concernés reste à ce jour le seul facteur commun mis en évidence, tant par les publications antérieures que par les données épidémiologiques de cette étude.
Le mécanisme pathologique est lui aussi toujours inconnu, ainsi que la relation entre la gravité des lésions nerveuses et l’intensité des signes cliniques. Ceux-ci comprennent l’hyperflexion des deux postérieurs accompagnée d’une amyotrophie, particulièrement marquée au niveau de l’arrière-main, et un cornage présent de manière inconstante.
La mortalité est très faible.
Du point de vue de l’évolution des chevaux atteints, la guérison spontanée intervient dans 90% des cas, et nécessite une durée d’environ sept mois, mais pouvant aller d’un mois à plusieurs années
.Aucune récidive n’a été signalée à ce jour.
La ténectomie de l’extenseur latéral du doigt, traitement chirurgical de référence, donne de bons résultats.
’usage de la phénytoïne, recommandé par les publications antérieures, montre une efficacité limitée, provoquant parfois une nette amélioration clinique mais ne raccourcissant visiblement pas la durée de l’affection.

cheval qui harpe

pré avec la porcelle enracinée